Composée de « light » et de « heavy » rhums, cette version sélectionnée le 12 avril 2019 à Cognac par 23 aficionados de Caroni, est le fruit de l’assemblage de 22 fûts. Elle a vieilli jusqu’en 2008 à Trinité-et-Tobago avant de poursuivre sa maturation en Guyana entre 2008 et 2019. Durant ces vingt-trois années, la part des anges a atteint 85 %. Ayant trouvé l’équilibre parfait entre les rhums lourds et les rhums légers qui le composent, ce Caroni déploie une palette aromatique et gustative riche en nuances pâtissières et florales tout en restituant pleinement le style si particulier et reconnaissable entre tous de ce rhum légendaire.
Riche, complexe. De zestes d’oranges en notes de gasoil, de figues sèches en noix de cajou, de fleurs capiteuses (lys, tubéreuse) en fruits exotiques (mangue, goyave, kaki) et de parfums bitumés en bananes flambées, le premier nez se révèle d’une grande profondeur. A l’aération, du sucre de canne, de la mélasse et du sirop d’érable se répandent sur la palette aromatique. A partir de maintenant, son caractère médicinal (camphre, teinture d’iode) monte sans cesse en puissance.
Bouche
À la fois onctueuse et concentrée. Très joliment végétale (canne à sucre, paille, jonc), l’attaque en bouche restitue d’une manière on ne peut plus authentique les notes d’hydrocarbures qui ont fait la réputation de Caroni. Très parfumé (glaïeul, géranium), le milieu de bouche est d’une grande délicatesse. Des pêches de vigne, du miel de tilleul, des figues fraîches et des oranges juteuses apportent beaucoup de fraîcheur au toucher de bouche. Puis, du chocolat noir et des saveurs de Havane légèrement sucré arrivent en point d’orgue.
Finale
Longue, tendrement tannique. Très gourmande (baba au rhum, gâteau à la châtaigne), l’entame de la finale fait corps avec la fin de bouche. A son tour marquée par des notes d’hydrocarbures (grésil, essence), elle devient avec le temps de plus en plus épicée (cannelle, girofle, muscade). Proche de la canne à sucre, la rétro-olfaction est terreuse et saline.
Origine et fabricationLa légende disparue
L'histoire de la distillerie Caroni commence en 1918, immédiatement après la Première Guerre mondiale, lorsque la distillerie (l'une des dix distilleries de l'île à l'époque) a commencé à produire du rhum. Contrairement à de nombreuses autres distilleries des Caraïbes, dont l'histoire remonte à bien plus longtemps, Caroni n'a pas de passé esclavagiste immédiat, puisque celui-ci a pris fin dans les années 1830. Pour la production de son rhum, Caroni utilisait de la mélasse provenant de la propre production de sucre du domaine et était donc, contrairement à de nombreuses autres distilleries de rhum du 20e siècle, indépendant des importations de mélasse, par exemple de la Guyane. Malgré tous les efforts employé par le gouvernement, la production de sucre de Caroni n'était pas rentable et l'état décida de liquider la plantation en 2003. La fin de la production de sucre a inévitablement signifié la fin de la distillerie.
Année de fondation
1918
Fun fact
À partir de 1980, pour pallier à sas problèmes de rentabilité, Caroni a aussi produit des agrumes et du riz et a aussi démarré des élevage de bétail et de crevettes.