Plus souvent fermée qu’en activité, la distillerie Imperial a été fondée en 1897 (l’année du jubilé de diamant de la Reine Victoria) par Thomas MacKenzie, le propriétaire de Dailuaine et Talisker. Elle a été démolie entre 2013 et 2015. C’est d’ailleurs durant cette période qu’a été inaugurée sur le même site une nouvelle distillerie, baptisée Dalmunach. Déguster un single malt élaboré par une distillerie fermée est toujours un moment particulier où l’émotion se mêle à l’histoire. Absolument remarquable, cette version n’échappe pas à la règle. Très épurée, sa palette aromatique et gustative est impressionnante de précision. Possédant un charme fou et rayonnante de vie, c’est avec le naturel qui sied aux plus grands qu’elle sillonne d’une allure impériale tous les chemins de la région qui l’a vu naître : le Speyside.
racé, élégant. Absolument magnifique, le premier nez nous invite à croquer dans une pomme juteuse à souhait. Peu après, de la cire d’abeille enrobe avec douceur cette première et spectaculaire séquence olfactive. À l’aération, le nez devient médicinal (baume), camphré, herbacé (luzerne) et exotique (passion, mangue). Puis, des notes d’orge maltée, de gingembre et de réglisse se déploient jusqu’au cœur de cette seconde séquence olfactive à la fois moelleuse et tonique. Plus avant, des fruits secs et confits (citron, amande, noix, poire) prolongent à l’infini une palette aromatique d’une beauté à couper le souffle.
Bouche
riche, onctueuse. Particulièrement savoureuse, l’attaque en bouche est chocolatée, noblement épicée (safran) et laiteuse (coco, riz au lait). En milieu de bouche, des saveurs d’herbe fraîchement coupée procurent beaucoup de classe à la palette gustative qui évolue vers des tonalités de plus en plus gourmandes (gelée de coing, tarte aux mirabelles). La comparaison avec un grand vin liquoreux de Vouvray vient à l’esprit. Très minérale (tuffeau, craie), l’arrière-bouche révèle justement de nombreux fruits parmi lesquels des poires, des pêches plates et des raisins blancs passerillés.
Finale
longue, altière. Très suggestive, l’entame de la finale évoque un épais tapis de grains d’orge tout juste maltés sur lequel sont posés des épices tendres (cardamome, cumin), de la gentiane, une tarte à l’abricot et des fleurs blanches (lilas, muguet). Crémeuse, la toute fin de bouche nous propose de nous délecter d’un délicieux gâteau de semoule. Mentholée, la rétro-olfaction restitue avec une rare acuité le goût d’une pêche blanche cueillie à l’instant. Le verre vide est à la fois citronné, malté, miellé et épicé (girofle, cannelle).
Origine et fabricationLa bien nommée
La distillerie Imperial fut construite par Thomas Mackenzie en 1897, et comme son nom le suggère, la construction fut à grande échelle. Mackenzie avait déjà connue un succès considérable dans le monde du whisky, il possédait déjà la distillerie voisine Dailuaine, elle même gigantesque. Le marché commençait cependant à tourner au vinaigre et tandis que les deux distillerie survécurent au ralentissement qui survint en 1899, impérial fut mise en sommeil. Elle rouvrit en 1919 sous la coupe de DCL. En 1925, elle rejoint la branche distillation de DCL: Scottish Malt Distillers. Cela n'aida sa fortune et elle fut fermée une nouvelle fois le resta pendant 30 ans. Quand elle rouvrit ce fut avec une nouvelle malterie. Dix ans pus tard, avec un nouveau boom dans le marché du whisky, elle est agrandit de deux nouveaux alambics. Deux décennies de production précédèrent une nouvelle mise en sommeil en 1985 et une vente à Allied Distillers en 1989. Une rénovation suivi et le spiritueux recommença a couler en 1991. Malheureusement ce fut pour une courte période et Imperial fut mise en sommeil cette fois en 1998. Elle rejoignit le portfolio de Chivas Brothers Après que Pernod Ricard racheta Allied Distillers en 2005. Avec un nouveau boom démarrant autour de 2010, il semblait qu'Impérial pouvait reprendre du service, mais ses propriétaires la laissèrent à l'arrêt. En 2013 les bâtiments sont détruits pour faire place à une nouvelle distillerie: Dalmunach.
Année de fondation
1897
Capacité de production
1 600 000
Nombre d'alambics
4
Fun fact
Chaque année au printemps, la distillerie était traversée par un flux migratoire de tortues